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Fairytale Therapy
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  • Ma vie en vrac, pour extérioriser, exprimer, expirer, exorciser. Bref, un bric à brac pour vider mon sac, de ce qui va mal, de ce qui va bien, parce que parler fait du bien et permet d'avancer :) ~ Bienvenue dans l'antre de la Princesse Déchue ~
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25 juin 2015

Mater Nostra

Je ne sais pas si c'est l'été, mon anniversaire imminent ou alors la sortie de ma dernière relation qui m'a secouée, là, quelque part dans mes entrailles de femme, mais je souffre dernièrement avec plus d'intensité de la solitude.

Non pas que je recherche assidûment le couple, je m'en sens lassée, voire écoeurée comme d'un délicieux et succulent gâteau dont on aurait trop mangé, jusqu'à l'indigestion. J'ai vraiment envie et besoin de faire une pause longue à ce niveau là. J'ai beaucoup trop donné, beaucoup trop souffert et la résilience demande à chaque fois une énergie dont je ne dispose qu'en petite quantité car je suis confrontée à d'autres combats quotidiens.

Non, ce que je ressens au plus profond de moi et qui me laisse comme une plaie ouverte secrète, est bien plus complexe, bien moins égoïste que la recherche de l'être aimé. Celui à qui on pourra tout donner et qui nous donnera tout en retour, celui qui nous acceptera complètement et totalement tel que nous sommes et apprendra (ainsi que nous apprendra) à composer à deux. Ca n'est pas cette quête perdue qui me travaille.

Ce qui me travaille s'appelle l'instinct maternel, l'horloge biologique, ce besoin magique, sacré, presque divin, de porter puis de donner la vie.

Cela fait quelques temps que la simple "idée" de devenir mère fait son chemin. Au début, je ne me sentais pas prête. Et je n'avais pas le bon partenaire à mes côtés. Je regardais les enfants d'autrui avec attendrissement, parfois émerveillement. Lorsque j'ai été temporairement baby-sitter, j'avais le sentiment de me préparer à un futur lointain. Ca me plaisait, je savais que ça m'arriverait un jour, mais dans un longtemps qui ne laissait pas de place à une envie impérieuse de porter la vie et donner naissance.

Peu à peu, j'ai commencé à ressentir de l'envie quand les collègues parlaient de leur vie de famille, de leurs enfants, lorsqu'elles tombaient enceintes, lorsqu'elles accouchaient. J'ai commencé à regardé d'un oeil émerveillé et désireux ce magnifique processus de la vie et de l'amour.

Je ne sais pas ce qu'il m'arrive. Ca fait quelques semaines que je ressens une réelle souffrance à l'idée de savoir que je ne serai pas mère avant très longtemps. Pourtant, je me sens prête, j'en ai envie. Pas pour moi, pas pour égoïstement vouloir prouver aux yeux du monde que j'en suis capable et revivre une innocence perdue à travers une chère tête blonde, mais réellement pas envie sacrée de devenir mère, de porter la vie, de donner naissance à un petit être que je devrai protéger corps et âme, pour qui j'aurai un amour sans limite et dont on ne me reprochera JAMAIS de trop l'aimer, comme on me le reproche à chaque fois pour mes relations passées. J'ai besoin de me donner en amour, voire de me sacrifier complètement. Un amour homme/femme, de couple basique ne permet pas cette démesure. Je le croyais jusqu'à peu, maintenant j'ai compris que le seul amour qu'on me laissera ressentir sans jamais chercher à me brider, c'est celui que je porterai à mon enfant.

Assise sur un banc tout à l'heure, en plein soleil, regardant autour de moi la ville qui tourbillonnait de vie, cette évidence m'a frappée de plein fouet. J'ai ressenti comme un vide sidéral, là au creux de mon ventre, un appel de la Déesse Vie, un appel de la Terre, un appel de l'Univers qui me murmurait que c'était ça que je voulais au plus profond de moi, que tel était le but de ma vie, que tel était mon Destin.

Je me suis sentie tellement prête et confiante lors de ma dernière relation sentimentale que je crois que ça a déclenché un processus que je vais avoir beaucoup de mal à stopper... Et pourtant, je suis également intimement convaincue que je ne suis pas faite pour une relation amoureuse, pour un couple. Et de toute façon mes échecs passés m'ont bien trop profondément anéantie pour que je retrouve pleine confiance un jour. Je ne parle pas à chaud, c'est le constat que je fais après chaque échec mais en gardant l'espoir qu'un jour, ça fonctionnera, ce sera le bon. Pourtant, à chaque fois, l'homme est radicalement différent des précédents et moi j'ai radicalement évolué, mais rien n'y fait, ça ne prend pas, je ne suis pas assez bien, pas assez ceci ou trop cela... J'ai fini par perdre toute confiance voire tout espoir sur cet épineux sujet. Sur ces bases instables et fragiles, aucun couple durable ne peut se bâtir. J'ai de la patience. Mais j'en ai assez d'entendre mon démon intérieur me murmurer à quel point mon ventre est une terre infertile. Je suis forte et entourée. Je sais que lorsque je serai sortie de ce tourbillon chaotique de la post-adolescence et de la douloureuse entrée dans le monde adulte, lorsque ma vie sera enfin et définitivement sur les rails, je porterai la vie, avec ou sans un homme pour m'épauler, je me sens capable d'assumer la tâche de maternité seule.

J'ai bien trop peur de donner la vie à un être aimant, confiant et plein d'espoir pour lui infliger un divorce. Les couples ne tiennent plus, les gens veulent un jour tout et l'autre jour plus rien. Leurs avis changent au gré des phases lunaires. Je ne veux pas de cette incertitude pour mon enfant, je veux que le cocon familial soit toujours le même pour lui. Et le couple représente un danger pour cette stabilité dont un enfant a besoin.

Ca parait fou, stupide et désorganisé mais une petite voix nommée intuition me laisse entendre que c'est ainsi que se tracera ma destinée.

 

little-princess

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