Nous ne sommes que des corps en ruine, Attendant
Nous ne sommes que des corps en ruine,
Attendant terrés dans les Ténèbres,
Qu'un éclat de Soleil vienne éclairer la morne pâleur de nos espoirs déçus.
Nos tombes sont creusées par le poids de nos trop tard,
Sous nos yeux, les cernes des pierres tombales de nos hiers.
Saurions nous encore danser à la chaleur humaine?
Nous ne sommes que des Ombres reflétées sur un mur trop froid,
Sans discernement quant à la Lumière qui projette nos ersatzs dansants.
Inconscients que pour qu'il y ait Ombre il faut source de Lumière,
Nous désenchantons le Monde dans un engourdissement ambiant.
Nous l'etouffons de vaines chimères sans penser à l'écouter chanter,
Au moins une fois, le temps d'un Eté.
Sourds à la voix matricielle de l'Aube des Temps,
Sourds à nous-mêmes, sourds à autrui, sourds aux sons mêmes de l'Univers,
Nous tâtonnons aveugles dans ce dédale noir,
En hurlant à qui pourrait entendre notre solitude de marbre.
Seuls et pourtant des milliards.